Accueil
Accueil CEIM / Accueil GGT / Activités de recherche / Répertoire de la GGT / Organisation internationale du travail (OIT)

Organisation internationale du travail (OIT)

L’OIT est, depuis 1919, la plus importante organisation internationale de la GGT. Toutefois, elle fait maintenant face à d’énormes défis liés au processus de mondialisation et à la multiplication des initiatives développés par une pluralité croissante d’acteurs. Depuis les années 90, l’OIT est engagée dans le débat sur la dimension sociale de la mondialisation. Normes fondamentales, travail décent, responsabilité sociale des entreprises sont autant de nouvelles dimensions au coeur du travail de l’organisation. Plusieurs questions s’imposent néanmoins : Est-ce que l’OIT est un spectateur ou un acteur central dans la GGT ? Put-elle bénéficier de la multiplications des mécanismes de gouvernance du travail ou sera-t-elle marginalisée ? Cette section portera sur l’évolution du rôle de l’OIT au sein de l’économie mondiale et de la GGT.

Institution à caractère universel, l’Organisation internationale du Travail (OIT) tire ses origines de la réalité à laquelle devait faire face les pays occidentaux au XIXe siècle, au moment de la révolution industrielle. En 1919, conscients du fait « qu’il existe des conditions de travail impliquant pour un grand nombre de personnes l’injustice, la misère et les privations, ce qui engendre un tel mécontentement que la paix et l’harmonie universelles sont mises en danger », les États signataires du Traité de Versailles ont créé l’OIT. Ce que les fondateurs de l’OIT ont reconnu dès 1919, c’est que l’économie mondiale avait besoin de règles précises afin que le progrès économique soit synonyme de justice sociale, de prospérité et de paix pour tous. Pour relever ce défi, l’Organisation a notamment conçu un système de normes internationales du travail qui couvrent toutes les questions liées au travail : il s’agit de conventions et de recommandations internationales élaborées par des représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs issus des quatre coins du monde (plus de 180 conventions et 190 recommandations ont été adoptées à ce jour). Ces normes internationales du travail, élaborées de façon tripartite, constituent donc les normes sociales fondamentales minimums convenues par tous (?) les acteurs de l’économie mondiale.

Si lors de sa création, la mission de l’OIT était d’apporter une réponse aux problèmes auxquels étaient confrontés les pays industrialisés, elle a évolué de façon dynamique et créative face à la forte augmentation du nombre de ses membres au cours des deux décennies postérieures à la Seconde Guerre Mondiale. Pendant les années de guerre froide, l’Organisation a su préserver sa vocation universelle tout en réaffirmant sans compromis ses valeurs fondamentales. La fin de la guerre froide et l’accélération du processus de mondialisation l’ont une nouvelle fois contrainte à remettre en question ses objectifs, ses programmes et ses méthodes de travail.

Dans le cadre de l’économie mondialisée, la communauté internationale a élaboré des instruments juridiques sur le commerce, la finance, l’environnement, les droits de l’homme et le travail. L’OIT, forte de ses 179 États membres et de sa structure tripartite unique, a contribué à ce cadre juridique en élaborant et en cherchant à promouvoir des normes internationales du travail visant à garantir que la croissance et le développement économique vont de pair avec la création d’emplois décents. Aujourd’hui, l’OIT a élaboré un Agenda pour le travail décent. Cet agenda a pour objectif de permettre à chacun d’obtenir un travail décent en favorisant le dialogue social, la protection sociale et la création d’emplois ainsi que le respect des normes internationales du travail qui se sont développées pour constituer un corpus normatif global, complété par des mécanismes de contrôle permettant d’aborder les problèmes que soulève leur application au niveau national.

Si l’OIT a joui pendant longtemps du monopole du droit international du travail, ce qui conférait à ses normes une forte légitimité, ce monopole s’est aujourd’hui effrité et l’on observe un foisonnement de normes internationales du travail ainsi que d’autres initiatives du même type, émanant d’États ou de groupe d’États (par exemple l’Union Européenne), d’acteurs privés, d’organisation non gouvernementales, de syndicats ou d’entreprises. Devant cette multiplication des acteurs et de nouvelles règles du jeu, l’action normative et de contrôle de l’OIT, loin d’être disqualifiée par le phénomène de la mondialisation, peut apparaître pour certains plus nécessaire que jamais.

En effet, les normes volontaires développées par certaines grandes entreprises ou par des organismes privés apparaissent plus comme un symptôme qu’une réponse adéquate à ce besoin d’un cadre juridique fiable et reconnu au niveau global. L’OIT, telle qu’il fut réitéré lors de la Réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce tenue à Singapour en 1996, semble toujours être la seule instance internationale qui puisse légitimement se saisir de ce besoin, prendre la mesure exacte des transformations institutionnelles et pratiques qui se jouent aujourd’hui et faire évoluer son positionnement et son action en conséquence.

Références

Notes et Analyses

Documentation officielle

Documents scientifiques

Liens

Gouvernance Globale du Travail (GGT) ggt @uqam.ca Plan du site Haut Haut
Université du Québec à Montréal (UQAM)    Institut d'études internationales de Montréal (IEIM)    Centre d'études sur l'intégration et la mondialisation (CEIM)    CANADA    Ressources humaines et Développement social Canada    Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM)